Evaluer l’innovation: au-delà du mythe des brevets

Innovation

Dans un article récemment publié dans le Journal Les Echos, intitué: Évaluer l’innovation: au-delà du mythe des brevets, il est question d’un « changement structurel de l’ère économique » ayant des conséquences sur l’évaluation de l’innovation.

Notre économie ne repose pas entièrement sur des services. Les biens matériels produits par l’industrie abondent; nous en acquérons tous les jours. Nous l’avons simplement oublié, habitués que nous sommes à une société d’abondance (relire, à ce sujet, Pascal Bruckner « Misère de la prospérité »). En ce sens, la « révolution post-industrielle » n’est pas un achèvement, mais une nouvelle stratification de la valeur. Les brevets restent des outils performants pour mesurer les capacités d’innovation des entreprises.

Il est exact que l’innovation sociale ou sociétale apparaîtrait difficilement dans une estimation statistique des brevets d’invention. Parce qu’en tant qu’outil statistique, l’estimation des dépôts ne s’affranchit pas d’une réflexion en amont et en aval sur l’objet d’étude et les méthodologies mises en œuvre.

Personne ne peut raisonnablement soutenir que toute l’innovation serait résumée à un nombre de dépôts de titres de propriété industrielle. Une telle affirmation serait totalitaire. Mais vous conviendrez également, à l’inverse, qu’une baisse ou un faible nombre de brevets est un fort indice d’une capacité d’innovation déclinante.

Peut-être faudrait-il corréler l’analyse avec un outil d’estimation qualitative. Par exemple en modérant le nombre de dépôts par ceux:
– des annulations administratives judiciaires (avec un décalage dans le temps, lié aux procédures d’examen);
– des extensions internationales (c’est-à-dire des innovations suffisamment « solides » pour satisfaire aux exigences de plusieurs offices internationaux).